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Yann Esposito (Yogsototh) 86fefec909
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2020-10-08 12:24:31 +02:00

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Journal (2020-10-08 - ∆y=43.59 (15923))

Résume Journée

sommeil 4/5 horrible -> comme un bébé
activité φ ?/5 au lit -> sport
nourriture ?/5 malbouffe -> saine
humeur ?/5 exécrable -> excellente
intérêt ?/5 ennuie -> exceptionnel
  • Faits positifs
  • Faits marquants
  • Résumé des discussions intéressantes
  • Réflexions/Essais

2020-10-08 Thursday

11:46

Ce matin Bastien est rentré assez tôt. Nous attendons toujours les résultats de son permis. J'espère qu'il l'aura cette fois.

Nous irons à Martigues demain soir probablement.

Sur le chat, beaucoup de discussion sur le boulot, on sent que ça change. L'ambiance n'est plus la même. Il va falloir rechanger. Hônnètement, je n'avais pas envie. Mais je sens que tel est le monde capitaliste dans lequel nous vivons. Jamais de sentiment d'accomplissement total. Toujours laisser les gens dans une senstation de déséquilibre pour les obliger à travailler toujours plus.

Je n'ai pas envi de repartir à zéro encore une fois. Enfin, zéro. Disons, une nouvelle équipe, refaire ses preuves, réapprendre à connaître les gens de son équipe.

Ici c'est moi qui dirige plus ou moins le code, l'environnement de travail. Je dois faire des concessions pour que tout le monde s'y sente bien. Enfin, je n'ai pas envie de partir, mais je vois mal comment mes conditions de travail quotidiennes ne vont pas aller en se dégradant.

Et chose qui m'était rarement arrivée avant. Je sens une anxiété profonde et sourde qui ne fait surface que dans mes moments de fatigues et de faiblesses. Je ne comprends pas pourquoi j'ai autant de pensées négatives.

En fait, à mon age, c'est le moment où on arrète de courrir. On a atteint les "objectifs". Ou plutôt on arrive en bout de course. On commence sa vie, on doit, trouver un travail, avoir une carrière, fonder une famille. Et lorsque je compare ce que j'avais en tête au début et ce que j'ai aujourd'hui. Evidemment les choses sont très différentes de ce que j'avais imaginé.

Tout d'abord ma carrière.

Je me sens toujours fait pour la recherche, plutôt fondamentale. J'avais la sensation de pouvoir vraiment peser sur le monde. Être influent et apporter des idées novatrices. Au lieu de ça, je me suis retrouver à courrir après les occasion de faire de l'argent. Depuis juillet 2007, petit à petit mes espoirs de revenir un jour faire de la recherche ont été un a un détruits. Tant que j'étais chez Airfrance, j'avais encore l'espoir de pivoter vers une boite qui fasse de la R&D. Quand je suis arrivé chez Vigiglobe, c'était l'objectif, R&D et la pression faisant. Je suis devenu un "Fullstack Software Developer". La partie R&D était relativement ridicule et à disparu de mon horizon. J'ai été sympa en protégeant de mon mieux les vrai autres chercheurs qui eux faisaient de la R&D d'entreprise. Mais en passant des entretients chez Microsoft en ligne, on voit bien que non, ce n'est plus mon sujet. Je ne suis plus expert, même si je me sentirais peut-être capable de revenir dans le milieu. Ce n'est plus le domaine dans lequel je suis le plus performant. Aujourd'hui, je cherche à faire comme un parasite, sauter comme une puce vers un nouveau chien à qui je sucerai un peu de sang avant de sauter vers le suivant. Et donc, il y a encore 4 ans, avant de venir chez Cisco, j'avais encore un léger espoir caché de faire de la recherche un jour. Aujourd'hui je constate avec effroit que c'est fini. Je ne pourrai probablement plus jamais avoir un role qui demande des compétences mathématiques, de machine learning, ou de façon plus importante travailler sur l'intelligence artificielle. Même si ce terme est devenu un peu désué. C'était mon objectif, créer "la vie" de manière artificielle. Et peut-être découvrir un autre monde de psyché entièrement.

Aujourd'hui, même dans mon temps libre, je ne fais plus rien en ce sens. Ce qui fini de démontrer que mon désir n'est qu'un faux fantasme. Le domaine m'intéresse mais de loin. Un peu comme les gens qui disent qu'il vont faire un voyage ou effectuer un changement radical mais n'entreprennent rien pour réaliser ce rêve. Et bien, c'est moi.

Il est temps que je fasse face à mes incohérences de ce coté. Et que je réaligne mes désirs.

Ensuite la famille.

Et bien, c'est difficile, mais je me sens « sous pression » constamment. Pour les exigences de ma femme qui souhaite des choses. Parce que je culpabilise de ne rien vouloir. Je pense que j'ai un fond dépressif. En même temps, j'aime passer du temps sur mon ordinateur, apprendre et essayer des choses de « geek ». J'ai du mal à changer rapidement d'état d'esprit.

Ensuite, je culpabilise pour mes enfants. Quelque part je pense que à la fois pour mon fils et ma fille j'ai raté des étapes fondamentales de leur éducation. Je sais que mes parent m'ont quasiment laissé libre toute ma vie et finalement se sont arrété de s'occuper de moi assez tôt.

Mais ça n'a pas fonctionné de la même manière avec mes enfants. Ma fille a eu le même genre de comportement que moi, mais contrairement à moi celà s'est transformé chez elle en terrible effet d'oppositions, d'angoisses et aussi maintenant de crises d'angoisses à crises de panique au point qu'elle n'est plus scolarisable. Elle va devoir suivre ses études en ligne avec le CNED qui me semble moins qu'idéal. Et je culpabilise en n'ayant pas vu venir ce qui allait arriver alors que mon épouse elle le voyait. Et elle me le rapelle très souvent.

Pour mon fils, l'opposition naturelle avec le père et aussi mon manque d'intérêt pour le sport qu'il a toujours affectionné nous éloigne naturellement. Pourtant il est facile de discuter avec lui. Et au moins, il va continuer sur sa passion. Et j'en suis très heureux. Néanmoins pour une personne comme moi qui ait fait de de très longues études et qui valorise les connaissances approfondie celà m'attriste profondément que mon fils ne puisse connaître les joies des connaissances scientifiques approfondies.

En fait, peut-être que ce que je ressens, c'est une très grande solitude intellectuelle. Ma famille joue son rôle à la perfection, mais c'est moi qui me sent si mal parce que il y a une grande partie de mon être qui ne trouve pas d'interlocuteur pour discuter de ces choses. Les discussions que j'avais lors de mes études avec des pairs me manquent cruellements.

Les discussion de « geeks » que je peux avoir avec Guillaume ou mes autres collègues et amis sont intéressantes. Mais ce n'est pas la même chose. Il ne peut y avoir la même profondeur et précision du discours que lorsque nous discutons précisément d'un article scientifique, d'un livre scientifique, ou d'un théorème, preuves, etc…

J'ai aussi peur du rejet. Je dois envoyer une longue lettre. Mais quelque part celle que j'ai écrit sur mon idée d'un ordre des informaticien reste une forme de discussion politique sur le fond. Mais l'idée de fond derrière cette idée est de retrouvé un espace où je retrouve ces companions de discussions scientifiques. Une sorte de système concurrent au système scientifique mais ouvert aussi à des non scientifiques comme moi. Parce que j'ai été déchu de cette place.